Curating
Désolé
curating with Lionel Balouin
with the artists Soufiane Ababri, Sabrina Belouaar, Neil Beloufa, Gaëlle Choisne, Julien Creuzet, Neïla Czermak Ichti, Laura Henno, Rayane Mcirdi, Sara Sadik, Henry Taylor et Martha Kirszenbaum
3 October - 14 December 2020, Edouard-Manet Gallery Ecole Municipale des Beaux-Arts, Gennevilliers
[fr]
Le titre de l’exposition résonne comme un écho lointain à l’histoire, à l’histoire de la représentation, l’histoire des identités, de la multiplication des regards. Donner du sens à une exposition c’est essayer de tracer des lignes, de tisser des liens pour former, un mouvement, un style, un genre, une tendance. Essayer de créer une délimitation pour comprendre le sens de créer du sens. Une délimitation, une frontière pour cadrer, pour synthétiser des pressentiments, des intuitions, des idées. Au lieu de laisser les mots être des mots, oui…, heu…, heuu…, à cela je préfère le flou, l’indéterminé, la non-assurance, la possibilité de l’imperfection, de l’erreur ainsi que la perte du sens. Être surpris par le quiproquo qui devient le leitmotiv de cette exposition. Une mauvaise compréhension qui mène à une bagarre ou à un baiser. Écrire un texto ou un texte pour évoquer une fiction ou un mythe à la gloire de l’indifférenciation, comme à l’ancienne. Cela convoque une histoire déconstruite et écrite par Twitter, Snapchat, sur un toit en buvant un thé avec des extra-terrestres et en regardant le monde des impossibles multiples.
Oiron
with the artists Fayçal Baghriche, Ismaïl Bahri, Sabrina Belouaar, Neil Beloufa, Abdelkader Benchamma, Guillaume Bresson, Julien Magre, Lili Reynaud-Dewar
[fr]
Invité par Carine Guimbard, administratrice du château d’Oiron, à montrer un ensemble de mes oeuvres ainsi qu’à produire un projet spécifique, j’ai très vite révisé le postulat de départ : au fil de mes échanges avec les équipes du château et les habitants du village, j’ai pris le parti de la coïncidence. Le projet ne serait pas double, mais un, indivisible. Non pas un résultat, mais une équation. Le produit d’un environnement, la somme d’expériences partagées. Un protocole à activer. J’ai voulu créer un écosystème, celui généré par une oeuvre en marche, organique. Si l’exposition se déploie dans les espaces du château, elle les déborde, s’invite chez l’habitant, sacré commissaire. Pour investir le territoire d’Oiron dans un geste total. Entre et hors les murs, mes oeuvres dialoguent avec celles de mon entourage. En terre inconnue, nos oeuvres mutent et résonnent à l’unisson. Écosystème opère une inversion et redistribue les cartes : entre public et domestique, solennel et familier, le visiteur navigue à vue. Les huit artistes réunis autour de ce projet appartiennent tous, de près ou de loin, à mon cercle d’amis. Parce qu’elle relie la partie et le tout, Écosystème tient à mon sens plus de l’architecture que de l’exposition. Elle est une constellation d’idées et de formes qui, déjouant dispositifs et conventions, modélise une trajectoire collective.